La
Mygale et le fourbi.
Fable.
Par Marie-Claire BALLY
La mygale se trouva fort
déconvenue quand le fourbi fut venu
« Vous passiez l’été les pieds
au bord de l’eau
Et vous avez laissé traîner tous vos
maillots ?
Bien fait traînasse !
Rangez – moi cela fissa, sans que
cela vous lasse …
Un peu chaque jour, c’est bien plus
intelligent
Que de ranger une fois par an.
- Je m’en moque, dit la mygale à la voisine
noiraude.
Je fais ce que je veux avec mes tenues de bal ;
Et j’envoie tout promener d’une chiquenaude.
Regardez-vous ménagère, où est la fantaisie ?
Où est le souffle de l’esprit ?
Ce n’est point que je renaude,
Mais je préfère jouer avec mes amis.
Ils m’apprécient eux, eh oui !
Pas comme une certaine fourmi…
Moi, je m’amuse, je tisse,
Y a-t-il autre chose que vous vouliez que je
fisse ?
Peut-être un tapis en haute ou basse lice ?
-Ils vous apprécient ! Eh bien fi,
Marcher sur des épluchures !
A chaque visite qu’un ami rendît,
S’il fallait garer ses chaussures,
Je préfère rester dans mon lit. »
Eh oui, mon amie, si tu veux des voisins diligents
Si tu veux vraiment en avoir pour ton argent,
Laisse les voisines faiseuses d’histoires.
Du fouillis plein mes armoires ?
Et alors, puisque je vis dans le noir.